Hollande et le secret défense: une enquête judiciaire ouverte

L’enquête va-t-elle interroger le rôle de François Hollande dans la diffusion du document « secret défense »? (Reuters)
La séquence autour des confessions de François Hollande, notamment dans le livre Un président ne devrait pas dire ça, est loin d’être close. Selon les informations de Libération, le parquet de Paris vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour « compromission de la défense nationale » suite à la publication par Le Monde de documents classifiés obtenus par les journalistes du quotidien. L’enquête a été ouverte, après le signalement du député Eric Ciotti.
L’élu Les Républicains des Alpes-Maritimes a déjà saisi en vain, à deux reprises, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian au sujet de la reproduction en août par Le Monde d’une note « confidentiel défense » sur la préparation de frappes en Syrie « dans le cadre d’entretiens réguliers » entre François Hollande et les deux journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme.
Comment les journalistes ont eu une copie d’un document « confidentiel défense »?
Dans un article paru le 24 août dernier, les journalistes du Monde relataient un entretien avec François Hollande à l’Élysée le 30 août 2013 et évoquaient un document estampillé « confidentiel défense » de la veille et dont ils disaient avoir eu copie. L’article, intitulé « Le jour où… Obama a laissé tomber Hollande », est un avant-goût du livre Un président ne devrait pas dire ça. Les deux journalistes y relatent des événements du 30 août 2013. Alors que la France attend l’aval des Etats-Unis pour frapper le régime syrien, ils étaient dans le bureau présidentiel avec François Hollande, qui s’apprêtait à s’entretenir au téléphone avec son homologue américain.
Les journalistes écrivent : « Sur le bureau du Président, envahi de dossiers, quelques documents, certains estampillés ‘Confidentiel Défense’. Hollande consulte l’un d’entre eux en particulier. Nous en avons eu copie. Rédigé la veille, le 29 août, par son Etat-major particulier. Il détaille la ‘timeline du raid’ à venir. C’est le vade-mecum de l’intervention française. » Les journalistes ne se contentent pas de restituer la scène, ils publient également un extrait du document en question. Dans ce dossier, une question en particulier se pose donc : les deux journalistes ont-ils obtenu la copie du document classé à l’insu de François Hollande ou ce dernier leur a-t-il donné?
Gaël Vaillant – leJDD.fr
lundi 21 novembre 2016